ANITAZ TABLOÏD

3- BELLA, BRIGHTON et LES HOMMES 
« Voici l'histoire de Bella qui se réveilla un matin et s'aperçut qu'elle n'en pouvait plus. Bella n'a rien de particulier. L'Angleterre est pleine de gens blessés. Qui étouffent en silence. Qui hurlent à voix basse pour ne pas être entendus des voisins. Vous les avez sans doute vus. Vous les avez probablement croisés. Vous leur avez certainement marché dessus. Trop de gens n'en peuvent plus. Ce n'est pas nouveau. Seule compte la façon dont vous réagissez. Bella aurait pu avoir une réaction décente. Elle aurait pu réagir comme les gens décents. Elle aurait pu remplir son petit ventre rond de barbituriques, ou bien se jeter, avec une belle désinvolture, du haut d'une tour. Les gens auraient trouvé cela triste, mais pas inconvenant. Ah, pauvre Bella, auraient-ils soupiré en jetant ses restes dans la terre à l'aide d'une pelle. Sans doute n'en pouvait-elle plus, auraient-ils dit. Au moins avait-elle eu la décence de réagir avec décence. » 

Voici les 10 premières lignes du roman dont je veux vous parler aujourd'hui.... C'est un tout petit objet, quelques dizaines de pages, quelques grammes de papier.... mais il a presque mis le feu à l'Angleterre toute entière. Helen Zahavi, son auteuse, écrit son ici 1er roman, il a pour titre « Dirty week-end » et est publié en 1991.

Bella n'en peut plus d'être seule et elle n'en peut plus surtout de supporter son voisin pervers qui l'espionne et la terrorise en permanence. Elle devient une machine à tuer, sans aucune émotion... 

Bella exécute : les hommes exclusivement et comme ils le méritent tous, elle n'a aucun problème de conscience. Elle nettoie le monde des hommes comme elle fait le ménage dans son entresol de Brighton... Les hommes doivent être éliminés, tous, et Bella fait le boulot.
Dans le roman noir, les hommes peuvent dézinguer à tout va de pauvres jeunes filles innocentes mais bizarrement, quand Bella zigouille tout homme qui passe à sa portée, ça devient tellement shocking qu'Helen Zahavi a été obligée de s'expatrier devant les menaces de mort ! 

Il s'agit du dernier en date des ouvrages de littérature à avoir fait l'objet d'une demande d'interdiction au Parlement Britannique pour cause d'immoralisme…. ça donne envie, non ? 

HELL YEAH !!! ... Merci Tatahane !!