samedi 15 juin 2013

Archives de "Curiosités" Musicales

A.C.M. N°2: « Le mot est : Twist » 
Ce mois ci, le Kommissaire G. du C.M.S.C. (Comité Municipal de surveillance culturelle) nous dévoile de terribles archives et nous remémore  les heures les plus noires de notre bonne ville de Limograd ... 

Photo : couverture "Limousin Magazine" Octobre 1963 


Tout commence véritablement, encore une fois, aux Etats-Unis quand Chubby Checker publie en juin 1960 sa version du morceau de Hank Ballard (écrit en 1959) « The Twist », version qui se propulsa en tête des ventes au mois de septembre suivant, tandis que ses apparitions télévisées faisaient connaître le twist en tant que danse, auprès du grand public américain, déclenchant un engouement sans précédent. 
Dès septembre 1961 Johnny Hallyday publie sur le même 45 tours une reprise en anglais de cette chanson, en même temps qu'une adaptation française intitulée "Viens danser le twist". Dans le même temps, il lance le twist en France sur la scène de l’Olympia. (Dixit wikipédia)
Les échos de cette danse endiablée ne tarderont pas à atteindre notre bonne ville de Limograd ; aussi la Pravda du Centre se fit un devoir d’éclairer la population sur ce qu’était cette musique, sur ses dangers et sur ce qu’il en était localement.
Florilège d’articles publiés entre 1962 et 1964

Or donc, camarades apprenez que:
Etranger 
si «Nasser interdit le Twist»,
c’est la « Prison pour les danseurs de Twist en Autriche » !! 
Par contre, pour les soviétiques, «Le Twist cesse d’être hystérique et répugnant s’il est dansé par des ouvriers ou des noirs américains».
A Budapest, «Le Twist améliore le rendement des ouvriers à l’usine. Tel est la constatation faite par les spécialistes hongrois de l’organisation du travail».
Culture Générale
«Le champion du monde de Twist est écossais (99 heures 27 mn)».
S’il n’y a «Pas d’âge pour le Twist» , «L’air à la mode ne rend pas l’air fin». 
On nous rapporte qu’à Evreux, on s’interroge :
«un fantôme peut-il interpréter des airs de Twist. La question divise les habitants de Pacy-sur-Eure». 
«La Marseillaise en Twist de Johnny Hallyday n‘a pas plu aux anciens combattants d’Annecy !».
En effet, comment supporter un tel affront à ce qui nous est le plus cher ? 

Santé
Il faut alerter parents et enfants sur les dangers de cette nouvelle mode :
Si 
«une dizaine de lésions graves du genou dues au Twist ont été rapportées» , vous pouvez «soigner vos rhumatismes en dansant le twist» 
beaucoup plus grave : 
«Tuée par le Twist : une jeune fille de Wuppertal s’est effondrée dans une salle de danse de la ville après avoir twisté sans arrêt pendant des heures».
Les dangers ne sont pas que physiques :
«Ils s’aimaient, cambriolaient et dansaient : le Twist les a perdus !»
Local
Pendant ce temps, à Limoges, tous les secteurs de la culture et de la mode sont touchés :
«le Twist est bien une musique à tout casser ».
On s’en rendra bien compte lors du Championnat de France de Guitares électriques, quand, à l’annonce de la victoire des corréziens (horreur) des «Vagabonds de la chanson», le public ulcéré par le choix d’un groupe aux antipodes des yé-yés, arrachera les sièges du Paris pour les jeter sur scène !!! 
On vante la qualité d’une casquette en tweed pour le Twist » dans la rubrique mode et Jean Ségurel y va de son «Twist auvergnat» !!
Une jeune fille, admirant un chapeau en vitrine d’un magasin s’exclame : « Mon Dieu, qu’il est twist » s’attirant les foudres d’un chroniqueur : « Stop à l’anglicisme !!! »
Un de nos brillants journalistes y va de son analyse :
«Une campagne d’intoxication, dont la radio et la télévision ne sont pas étrangère, a permis de lancer une mode. La campagne twistante fut savamment menée, elle séduit. Tous ceux qui ne voulurent pas être en retard emboitèrent le pas
». 
«Mais à Limoges, tous les écoliers n’aiment pas le Twist, le surf, le snap … Les anti yé-yé forment d’ailleurs une majorité assez importante». 
Toujours dans notre cité, «un jeune qui porte cravate et complet veston, mais qui n’a pas le temps de rêver» déclare n’avoir «absolument rien contre le Twist, au contraire car c’est un bon sport, et quelle ligue morale pourrait interdire une danse où les partenaires sont à un mètre de distance ?». Il affirme que «les jeunes de notre ville n’ont pas suivis le Twist» ; et savez vous pourquoi ? « Parce qu’ils attendent autre chose : leur reconnaissance comme membre actif de la Nation».

C’est par cette déclaration édifiante, pleine d’espoirs et de bon sens que nous clôturons le dossier du jour. 


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